Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

jeudi 9 février 2012

Des puces miniatures à nos côtés


Mené par les deux écoles polytechniques fédérales, le projet «Guardian Angels» développe des senseurs miniaturisés et économes en énergie, qui surveilleront autant notre corps que notre environnement. Présentation.

Parmi les six projets Flagships présélectionnés par l’Union européenne, «Guardian Angels est peut-être le plus futuriste», s’enthousiasme le «Financial Times». Mené conjointement par l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et son homologue zurichoise (EPFZ), ce programme fait appel à un réseau de 28 partenaires venant de treize pays européens dans le but de développer un compagnon électronique – un «ange gardien» – aux multiples applications.

Dissimulées dans un vêtement ou un tatouage électronique, ces puces miniaturisées posséderont des senseurs qui permettront dans un premier temps – à l’horizon 2017 – de mesurer différents paramètres biologiques d’une personne, comme son rythme cardiaque, sa tension artérielle ou sa glycémie.

«Les capteurs intelligents qui permettent de telles fonctions existent déjà en laboratoire, souligne Adrian Ionescu, codirecteur du projet et responsable du Laboratoire de composants micro et nanoélectroniques (NanoLab) de l’EPFL. Nous devrions pouvoir produire une première génération de ces anges gardiens d’ici trois à quatre ans. L’objectif de ces dispositifs sera de réduire les risques de santé et de contribuer ainsi à la baisse des coûts médicaux. On peut également penser à des applications dans le domaine du sport ou du fitness: les puces pourront, par exemple, indiquer à l’usager le bon moment pour arrêter un effort ou manger quelque chose. L’une des difficultés est de réussir à produire les puces à un prix acceptable, au maximum quelques centaines d’euros. Un peu comme dans la téléphonie mobile, nous pensons qu’à terme ces services seront proposés sous forme d’abonnement et que l’utilisation des appareils permettra de financer la technologie.»

Ce type de puces biomédicales est déjà développé par David Atienza, directeur du laboratoire «Embedded Systems» à l’EPFL et membre du projet Guardian Angels. «Nous avons mis au point des chips capables de mesurer l’électrocardiogramme d’un patient, de relever d’éventuelles arythmies et de transmettre par Wi-Fi toutes ces informations sur un iPhone. Pour le moment, elles marchent très bien en laboratoire, mais bien des choses peuvent encore être améliorées. Dans le cadre du programme Guardian Angels, l’objectif est de réduire la taille de ces puces à 1 cm2 et surtout de diminuer leur consommation. Pour cela, nous allons développer des senseurs moins gourmands en énergie grâce à l’utilisation de nanomatériaux, à l’amélioration du software ainsi qu’au développement d’une nouvelle architecture.» (…)

Horizon 2022
Si le projet Guardian Angels est retenu par la Commission européenne à l’été 2012, des anges gardiens totalement autonomes devraient voir le jour une dizaine d’années plus tard. Il s’agira alors de démonstrateurs qui ne demanderont qu’à sortir du laboratoire. Le projet devrait entre-temps produire de nombreuses innovations annexes, qui permettront de réduire la consommation de nombreux composants électroniques.

Anges gardiens ou Big Brother?

Les futurs anges gardiens devraient à terme pouvoir décrypter les émotions dans un but de prévention – comme par exemple une voiture refusant d’obéir à un conducteur éméché ou un ordinateur stoppant les ordres d’un trader déstabilisé. Reste que tout le monde n’aura pas forcément envie d’être en permanence scruté, analysé et dirigé par ces petits espions électroniques. Un salarié, par exemple, n’aura guère envie que sa direction connaisse en permanence son état de stress ou son degré d’alcoolémie…
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